Le sucre : la drogue cachée au travail…
Le sucre est le premier aliment que nous avons tous consommé au travers du lait maternel (naturel ou industriel). Il nous rappelle le confort, le plaisir, la satisfaction d’un besoin primaire.
Le sucre industriel, dit aussi sucre ajouté, est l’un des aliments les plus populaires, dans les pays industrialisés. Tout le monde en mange ou en a mangé au moins une fois dans sa vie.
Pendant les périodes de stress, il est l’aliment le plus consommé. Il nous est d’ailleurs tous arrivé d’avoir des envies absolument irrésistibles de sucre, surtout pendant les périodes de travail, particulièrement chargées.
Cet aliment qui réjouit nos papilles est pourtant l’un des plus dangereux qui soit pour la santé ! Il entraîne toutes sortes de complications médicales dont le diabète.
Au 18ème siècle, notre consommation de sucre était de 3,5 à 5 kg par personne et par an. Aujourd’hui nous sommes entre 25 et 35 kg de sucre par personne et par an. De plus, nos ancêtres ne consommaient pas le même sucre que nous, ils utilisaient du sucre issu des cultures de canne, le sucre de betterave étant arrivé un peu plus tard, vers la fin 18ème siècle, début 19ème.
Quand je parle de sucre industriel, je ne pense pas seulement à la jolie poudre blanche qui agrémente le café ou le thé, je veux aussi parler de la plupart des aliments tout préparés, jambon sous vide, raviolis, poulet cuit… et des boissons tels que sodas, thés glacés, eaux aromatisées et bien sûr l’alcool.
Malheureusement, la plupart d’entre nous, n’avons pas le temps, ni la curiosité de lire les étiquettes sur les paquets de boissons, de charcuterie sous vide ou de plats cuisinés. C’est cependant en le faisant que nous pouvons nous rendre compte de la place que tient le sucre ajouté (saccharose, glucose, sucre) dans l’alimentation.
Quelles sont les conséquences réelles sur le travail et sur la santé ?
Certaines entreprises fournissent à leurs employés de façon tout à fait gratuite des collations telles que bonbons, barres de chocolat, barres de céréales et autres, en pensant ainsi les aider à booster leur énergie. Cependant, il n’y a rien de plus faux ! L’excès de sucre apporte essentiellement de la fatigue et de la confusion mentale.
Certains chercheurs ont montré que les envies de sucre non satisfaites sur une longue période peuvent avoir des conséquences sur notre comportement et se transformer en agressivité, crises d’angoisse et d’anxiété.
Nous avons des milliards de bactéries dans l’intestin qui ne mangent que du sucre. Lorsque nous arrêtons de manger du sucre raffiné, ces bactéries deviennent si agressives qu’elles influencent les récepteurs de nos cellules, appelées neuropeptides. Ces neuropeptides vont transmettre un message très clair à notre cerveau en nous faisant croire que nous devons manger encore plus de sucre, juste pour satisfaire leur propre envie. Donc, quand on est accros, notre corps peut aussi se rebeller contre nous.
Une dépendance au sucre peut-elle affecter nos performances au travail ?
La réponse est OUI. De plus, la dépendance au sucre est encore plus forte que la dépendance aux drogues. Le Dr Serge Ahmed, directeur de recherches au CNRS, l’a prouvé en menant des études qui ont montré comment les addictions au sucre pouvaient être plus fortes que celles liées aux drogues.
Tout ce qui est sucré active des neurotransmetteurs tels que la dopamine, la sérotonine et autre, qui vont nous faire croire que la satisfaction instantanée que nous venons d’absorber sous forme de sucrerie est le remède à notre problème de fatigue du moment. Et c’est de là que proviennent les dépendances. Notre corps est gourmand de tous ces petits plaisirs instantanés que nous lui apportons. Pourtant, toutes les personnes qui ont fait l’expérience d’arrêter le sucre sont unanimes sur ce point: après un arrêt du sucre, une énergie nouvelle nous envahit, nous arrivons mieux à réfléchir et notre sommeil est de bien meilleure qualité.
Quelles sont les conséquences sur le système médical ?
D’après le journal des échos – article datant du 24 août 2016 : “Les patients diabétiques mobilisent déjà 15 % des dépenses. ¤ Les médicaments innovants renchérissent le prix des traitements. ¤ La facture devrait s’alourdir de plus de 500 millions d’euros d’ici à 2020.” Il y a 3,5 millions de personnes atteintes de diabète, rien qu’en France. Tous les diabètes ne sont pas héréditaires.
Quels sont les effets bénéfiques de l'arrêt du sucre caché ?
Toutes celles et ceux qui ont arrêté le sucre caché, pendant au moins un mois, s’accordent à dire qu’ils se sentent plus en forme, plus concentrés et ont l’esprit plus clair. Cela irait même jusqu’à augmenter leurs acuités sensorielles. Cependant, si nous souhaitons changer notre alimentation pour une vie plus saine et en toute conscience, il est nécessaire de faire cela pendant au moins un an, car notre cerveau reptilien n’est pas en mesure de comprendre un changement sur une courte durée. Si nous ne faisons pas cela, notre cerveau pensera que nous sommes en période de disette et nous poussera à consommer davantage de sucre une fois que nous aurons repris. C’est exactement comme les régimes miracles qui au final nous font grossir. Donc, le seul moyen d’y arriver est de tenir sur la durée.
D’autres personnes qui ont complètement éradiqué le sucre raffiné de leur nourriture rapportent avoir eu de nombreux effets bénéfiques sur leur corps et leur esprit, après quelques semaines seulement. Cependant, pour une hygiène de vie durable, il est nécessaire de prolonger l’expérience car après une année complète sans sucres ajoutés, les effets bénéfiques sont encore plus nombreux : une meilleure peau, plus de problème de sinusite, moins d’allergies, voire plus du tout et une bien meilleure gestion du stress.
Voici quelques solutions pour dépasser les envies de sucre:
- Faire de l’exercice physique au moins 45 minutes, 3 fois par semaine (à ne pas confondre avec le sport qui sous-entend d’avoir un objectif précis, l’exercice physique quant à lui se pratique par pur plaisir) ;
- Vous avez une envie urgente de manger des sucreries : faites autre chose, bougez, faites quelque chose de manuel ;
- Votre envie revient dans l’heure qui suit après avoir bougé, dites-vous : “OK, j’ai bien compris que j’ai envie d’un mars, d’un carré de chocolat, d’un gâteau, d’un biscuit, d’un bonbon (rayez la mention inutile), mais pour l’instant je me concentre sur ce que je fais et je patiente 10 minutes. Puis augmentez le temps d’attente au fil des jours où vous progressez ;
- Mangez plus de légumes et de fruits (ces sucres complexes sont bien meilleurs pour votre santé et riches en fibres) ;
- Évitez les repas préparés autant que vous le pouvez, si vous prenez le temps de lire l’étiquette, vous remarquerez que le sucre est partout ;
- Ne sautez pas les repas, mastiquer, restez concentré sur ce que vous mangez. Il est également préférable de faire une pause appropriée pendant le déjeuner, plutôt que de manger devant votre ordinateur, car cela vous aidera à vous sentir rassasié au lieu de simplement vous gaver et ne pas prendre conscience de ce que vous êtes en train de manger ;
Il faut environ une à deux semaines pour se débarrasser de la sensation de manque lorsque nous supprimons le sucre raffiné de notre alimentation, mais n’oublions pas que nous pouvons toujours avoir le goût du sucre au travers des fruits et des autres sucres complexes, comme le miel par exemple.
En mangeant des sucres industriels plutôt que des sucres complexes comme les fruits par exemple, notre corps ne produit plus d’effort pour fabriquer du glucose (aliment indispensable pour le bon fonctionnement du cerveau). Du coup, nos cellules sont-elles au chômage ? Pas tout à fait, elle vont déposer le glucose dans les muscles et dans le foie. Ce dernier restituera le glucose stocké en cas d’hypoglycémie. Quant aux muscles, ils utiliseront le glucose et le transformeront en énergie lors d’un exercice physique. De plus, le cerveau utilise 60% du glucose pendant notre sommeil.
En conclusion
Si nous souhaitons être plus productifs, plus énergiques, mieux concentrés et de meilleure humeur, peut-être serait-ce une bonne idée de troquer les barres de céréales contre des fruits.